Le grand lavoir de la Poterne, juste remarquable !
Le grand lavoir de la Poterne à Brienon-sur-Armançon est, d’évidence, le plus connu des quatre par sa taille et sa beauté architecturale. En contrebas de la route, il est fermé en hiver mais vaut le détour tant la toiture en tuiles plates de Pontigny offre une vue atypique depuis l’extérieur.
Il présente également la particularité d’avoir été construit en 1762 alors que de nombreux lavoirs sont apparus au XIXème siècle. En effet, face à la pollution industrielle et les épidémies de choléra, de variole et de typhoïde, un véritable courant hygiéniste s’empare de la société dès la fin du XVIIIème siècle. La loi du 3 février 1851 favorise d’ailleurs l’implantation des lavoirs en subventionnant leur construction à hauteur de 30 %.
A cette époque, la lessive à la maison dure 3 jours !
Au XVIIIème siècle, on lave le linge deux fois par an quand la lessive est pratiquée. Mais les plus pauvres jettent leurs vêtements quand ils sont usés par la crasse et le labeur. En cela, Brienon-sur-Armançon, ville irriguée par de multiples sources, fait office de précurseur. Un pas vers la modernité à relativiser néanmoins. En effet, on peut lire qu’en 1769, le lavoir était partagé entre les lavandières et les tripiers. Jacob Haller, chargé de l’entretien, précise qu’il faut enlever la paille et le fumier autour du bassin. Il faut également composer avec les rats d’eau qui viennent manger les morceaux de savon artisanal.
La modernisation du lavoir de la Poterne
Elle a eu lieu en 1844 avec la construction de deux cheminées pour produire la cendre nécessaire au blanchiment. La commune y installa des pierres de Lézinnes en bord de bassin pour remplacer les planches de bois. De cette époque, date également l’escalier de 41 marches surplombé par 2 pilastres actuellement visibles de la rue.
Le Grand lavoir de la poterne est alimenté par l’eau limpide du Sainfoin. Initialement hors de la ville, il était adossé au mur d’enceinte dans les jardins. Il était donc dénommé ‘lavoir de la fontaine des jardins ». Vous le trouvez à l’angle de la rue Marcellin Parigot et du boulevard du Maréchal Leclerc. Il a été classé Monument Historique par arrêté du 4 novembre 1982. Enfin, il a fait l’objet d’une rénovation de 2005 à 2007.
Ce cadre privilégié a accueilli des expositions de peintures ces dernières années. Une idée remarquable tant le lieu se prête à l’évasion romantique pendant les journées chaudes de l’été.
Pour connaître l’activité autour du lavoir, rendez-vous sur le site de l’office de tourisme de Brienon-sur-Armançon en cliquant sur ce lien.
Quelques photos du lavoir prises par nos soins en 2014
Le lavoir du carré au centre du village
Construit en 1782, il est implanté sur la place Emile Drominy. Il est alimenté par les eaux de la Fontaine Maudier et la source de la Halle. En 2007, il a été auréolé d’une couverture en tuile bourguignonnes.
Le lavoir du Port
Construit en 1842, il est alimenté par le ru de Brignault.
Le lavoir oublié de Bligny en Othe
Bligny en Othe, commune associée de Brienon-sur Armançon dispose également d’un charmant lavoir à l’impluvium circulaire et non ovale comme celui de la Poterne.
Construit en 1847, il est traversé par le ru de la fontaine du bord. Le lieu semble laissé à l’abandon sous l’emprise de la vase. Il est donc difficile d’imaginer qu’une villageoise y rinçait son linge dans les années 1980.
Nombreuses sont les documentations qui évoquent ‘LE’ lavoir de Brienon, faisant référence au Monument Historique, d’autres mentionnent l’existence de trois lavoirs… Mais celui de Bligny vaut le détour et une restauration par la population et/ou les institutions.
Merci à notre amie Liliane Privé qui abreuve notre article de quelques photos lumineuses ci-après. Elles s’ajoutent à nos clichés.
Bertrand, en te lisant on s’instruit, on s’informe , en visionnant tes clichés on admire ces oeuvres du patrimoine , magnifique reportage sur ce village aux mille facettes
Tu es monté où pour immortaliser ce lavoir ? la vue en contreplongée est sublime
belle journée
Ma chère Liliane,
Merci pour tes grandes qualités de cœur qui comptent pour tous ceux qui ont la chance de te connaître. Pour répondre à ta question… Je suis encore monté sur un muret au risque de me faire taquiner par la police municipale… mais ce besoin d’aller chercher la photo est plus fort que moi.
Ensuite, je te laisse envisager la réponse la plus plausible : J’ai allongé mes bras d’environ 3,50 mètres… ou j’ai coupé la photo pour en faire une bannière en 1200 par 630 et répondre aux attentes des réseaux sociaux !
Grâce au ‘cut’, on a l’impression d’être loin du bord car on perd tout repère… Je suis content que tu le perçoives. J’espère que cet article aura nourri les lecteurs ! Il paraît simple mais ce sont des heures de travail une fois encore !
Enfin j’ai été aidé car l’article est auréolé de plusieurs photos de Liliane… qui ajoutent une jolie sensibilité !