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La cité du Vitrail à Troyes

La cité du Vitrail : La clef pour 350 rencontres uniques dans l’Aube

La connaissance nous permet d’accéder à des moments d’émerveillement, des rencontres et des voyages insoupçonnés

 

Un vaisseau amiral est né le 17 décembre 2022

A la Cité du Vitrail, la connaissance est mise à la portée de chacun. On y découvre des outils, des techniques. On mesure combien l’Art du Vitrail a évolué au rythme des croyances et de la grande Histoire. Nourri de cette science, de cet art, on imagine nos anciens appliquer la grisaille au trainard avant le jaune d’argent. On devine les caresses du blaireau façonnant les contrastes.

Après cette découverte à la Cité du Vitrail, pousser une porte d’église vous donnera la sensation d’ouvrir une male aux trésors. Vous serez prêts à emprunter la route du vitrail à la rencontre d’une flotte de 65 sur 350 églises et autres édifices publics sur le seul territoire aubois.

Aux côtés de la Conservatrice et de la Ministre de la Culture

Le 15 décembre 2022, en avant-première, Anne-Claire Garbe, conservatrice du Patrimoine présente la Cité du Vitrail et le travail remarquable des équipes à Madame Rima Abdul-Malak, Ministre de la Culture entourée des représentants locaux des institutions. La visite se fait de haut en bas après avoir emprunté l’escalier principal.

Au premier plan, Madame Rima Abdul-Malak, Ministre de la Culture aux côtés de François Baroin, ancien Ministre et Maire de Troyes.


Un lustre de 15 mètres illumine un escalier monumental

Le Maître verrier Alain Vinum a conçu un lustre unique constitué de 24 manchons en verre jaune, rouge et brun. Soutenu par des filins d’acier, Il s’écoule entre les balustres de l’escalier du XVIIIème siècle totalement restauré.

Etranges, ces drôles de bouteilles de lumières. Auraient-elles un lien avec la fabrication des vitraux ? 

Ces manchons de 90 sur 20 cm, une fois coupés et déroulés, sont, en effet, la matière première des maîtres verriers pour la conception des vitraux. Au pied de cette création contemporaine, le visiteur se voit confronté à une évidence : nos artisans d’Art du XXIème siècle conservent leur capacité à offrir à la lumière, des écrins de verre toujours plus surprenants. Une démonstration remarquable qui se confirme en déambulant dans les salles de la Cité du Vitrail.

La Cité du Vitrail de TROYES

La visite commence au troisième étage sous les combles :

A gauche, en haut de l’escalier, nous suivons la conservatrice : Cette première pièce nous propose une évocation de l’atelier d’un Maître verrier sans être une reconstitution. Nous y découvrons quelques éléments emblématiques comme le casier à verre, la table de travail, la bibliothèque… Pour faire vivre l’atmosphère, un film est projeté avec des images prises en atelier et sur les chantiers.

On comprend le cheminement du Maître verrier qui commence par la réalisation d’une première esquisse avant la transcription sur un carton aux dimensions du vitrail.

Après la sélection des verres, vient le temps des peintures, des cuissons et de l’agencement entre les chemins de plomb avant la pose sur l’édifice.

Dans cette première salle, vous plongez dans l’intimité de l’Atelier. Vous découvrez les gestes et les outils employés pour accomplir l’œuvre : des pinceaux tels le trainard ou le blaireau, mais aussi des boites de couleurs ou même les verres… toujours dans une volonté didactique et pédagogique.

Ci-après une vidéo qui vous ouvre à l’univers du vitrail :

Continuez la visite à nos côtés

Dans cette autre salle, nous est contée l’histoire du Vitrail du IVème siècle à nos jours en utilisant préférentiellement des fragments de l’Histoire auboise. Mais la Cité bénéficie aussi de prêts originaires d’autres régions pour illustrer l’Histoire du vitrail. Des verrières de Pontigny, de la cathédrale de Sens, de Reims ou Saint-Denis… nombreuses sont les pièces d’exception présentées au public.

La Cité du Vitrail de TROYES
Vitraux de la Cathédrale de Sens

Faire entrer la divine lumière dans l’édifice religieux relie les hommes  aux cieux. A partir de cette théologie, le vitrail va devenir une composante essentielle de l’architecture religieuse et va orner toutes les fenêtres des églises et cathédrales. Pour l’Abbé Suger la lumière doit être colorée témoignant ainsi de la présence de Dieu comme si tout était construit en pierres précieuses, comme un équivalent sur terre de la Jérusalem céleste. Le vitrail a ce rôle d’illuminer le lieu de mille feux.

Pour Bernard de Clairvaux, rien ne doit détourner le moine de sa prière, aucune image, aucune couleur ne doit entrer dans l’édifice. Le vitrail cistercien est une expression de cette pensée avec un verre resté brut arborant un dessin abstrait mais doté d’une puissance graphique assez forte. Les vitraux sont plus austères mais s »illustrent par une remarquable maîtrise technique.

L’invention du jaune d’argent, vers 1300, va permettre d’apporter de la couleur en le posant sur le verre sans perdre de l’éclat et de sa puissance. La teinture entre dans le verre à la cuisson, affichant des jaunes sur verre blanc, des verts sur verres bleus ou des oranges quand il est posé sur des verres rouges.

La Cité du Vitrail de TROYES
350 édifices publics arborent des vitraux en terres auboises. Nombreux datent de l'âge d'Or, le XVIe siècle.

Le XVIème siècle de 1480 à 1550 est une période particulièrement riche au lendemain de la guerre de 100 ans et des épidémies. Troyes se retrouve au cœur des foires de Champagne et de nombreux vitraux sont alors créés sur l’ensemble du territoire aubois du moindre petit village jusqu’aux grands édifices troyens. Les maitres verriers aubois sont plébiscités dans d’autres territoires intervenant notamment sur la cathédrale de Sens.

 

La sculpture de Saint-Gilles à la biche  

Sur cette représentation, le moine ermite de la fin du VIIe, début du VIIIe siècle protège une biche des chasseurs de Charles Martel. La sculpture a été prêtée par l’église Saint Nicolas de Troyes.

Préalablement à sa présentation à la Cité du Vitrail, elle a été nettoyée et restaurée. Elle aura vocation à retourner dans son lieu d’origine comme de nombreux vitraux présentés à la Cité du Vitrail.

Montrer le vitrail à hauteur de regard

La Cité du Vitrail a été réalisée à l’initiative du département qui a engagé 15 millions d’euros pour rénover l’ancien Hôtel-Dieu-le-Comte. Ici, dans cette ancienne salle de malades, les lits se trouvaient le long des murs jusqu’en 1988. Aujourd’hui elle est dédiée à la contemplation et à la déambulation.  Devenue « La galerie des Vitraux », elle présente la diversité des créations du XIIe au XXIe siècle. Les œuvres ont vocation à tourner de manière à nourrir l’amateur coutumier du lieu.

Découverte des reliques de Saint-Étienne Châlons-en-Champagne,

Ci-après, un extrait de la documentation de la Cité du Vitrail : 

« Dans cette grande pièce, un des plus anciens vitraux de la collection (vers 1155) : un trésor de la cathédrale de Chalons actuellement en travaux ; une pièce de l’art roman avec des détails surprenants. « En haut à gauche, Gamaliel (un des sages du judaïsme pharisien du premier siècle de notre ère, repris par la tradition chrétienne) apporte, en songe, au prêtre Lucien quatre vases reliquaires : il s’agit des reliques d’Étienne de Nicodeme de Gamaliel lui-même et de son fils Abibas. En bas, Lucien raconte son rêve à l’évêque Jean de Jérusalem. En haut à droite Gamaliel apparaît à Nigecius endormi et l’exhorte à rechercher la tombe du saint. En bas Nigecius et Lucien se rencontrent. « 

Vous découvrirez également un vitrail de taille colossale sur l’Histoire de la céramique qui faisait partie des verrières du Palais du Trocadéro présentées à l’Exposition Universelle de 1878 Il a été démonté, mis en caisse et ressorti pour la première fois afin d’être présenté ici après avoir été restauré.

L’arbre de Jessé

« Jessé, premier ancêtre du christ est endormi en bas du vitrail. Un tronc sort de son flan et se déploie sur l’ensemble de la verrière en un arbre dont les extrémités des branches se développent en corolle de fleurs. En sortent dix-huit rois et prophètes qui forment la généalogie du Christ. Lui-même est représenté au sommet, enfant, dans les bras de sa mère Marie.

Le goût pour les teintes vives et contrastées se retrouve dans le fond bleu sur lequel se détache les vêtements richement colorés. La peinture, délicate et réaliste, est influencée par les courants venus du Nord : rides, verrues, doubles mentons… Les visages sont peints sans idéalisation tandis qu’une grande attention est portée à la richesse des étoffes, des bijoux, des coiffes extravagantes et autres accessoires Orfévrés.

La Cité du Vitrail de TROYES
L'Arbre de Jessé

Le thème de l’arbre de Jessé est repris sur les verrières auboises à plus de 40 reprises. Le remploi d’un même carton a permis cette multiplication de l’image même si, à chaque fois, les modifications sont apportées pour s’adapter à la forme de la fenêtre ou à la demande du commanditaire… » : extrait de la documentation de la Cité du Vitrail.

Verrière de la passion 

« Provins, église Sainte-Croix.
Début du XVIe siècle verre et plomb, peinture à la grisaille, sanguine et jaune d’argent.

Cette verrière monumentale est présentée dans son ensemble pour la première fois depuis sa dépose en 1975. L’état sanitaire de l’église Sainte-Croix dont elle provient fut alors jugé suffisamment critique pour que sa fermeture au public soit prononcée. 

De nouveaux travaux ont été lancés en 2021 et l’on peut espérer que les vitraux retrouvent leur place dans un avenir proche. L’iconographie de cette verrière tourne autour de la passion du christ, soit le récit de son arrestation jusqu’à sa mort sur la croix… » : extrait de la documentation de la Cité du Vitrail.

La vitesse

« Artiste : Jacques Simon (1890-1974)
Réalisation par les ateliers Simon-Marq de Reims 

Il s’agit d’un vitrail destiné au pavillon de l’Automobile-Club Champagne-Ardenne-Argonne édifié en 1928 à Reims par l’architecte Jacques Rapin, à l’occasion de l’exposition des meilleures marques. Avec le paquebot et l’avion, l’automobile devient durant l’entre-deux-guerres un symbole de la modernité. Associée aux idées de progrès technique de vitesse et de liberté, elle constitue un sujet pour les artistes qui la traite de manière à mettre en évidence ses propriétés.

Pour cette commande, Jacques Simon n’a pas eu recours à la peinture mais uniquement au verre et au plomb qui composent des panneaux maintenus par des barlotières verticales. Les lignes sont fuyantes et comme courbées par la vitesse du véhicule en plein virage. Au second plan, le paysage s’efface et ne conserve de reconnaissable que la rangée d’arbres bordant la route. Le découpage en panneau verticaux évoque la succession des images sur une pellicule de photographie ou de cinéma, participant également à cette représentation moderne, voir futuriste de la vitesse. » : extrait de la documentation de la Cité du Vitrail.

Paravent grande canopée 

« Artiste : Jean-Paul Agosti né en 1948.
Réalisation par les ateliers Simon-Marq à Reims en 2014 sur trois panneaux de verre disposés en paravent, des aplats de couleur mouvantes se déploient et se fracturent autour d’une trouée centrale évoquant une canopée percée par la lumière. Le peintre Jean-Paul Agosti, auteur de ce vitrail, puise son inspiration dans la nature, les arbres et les jardins, qu’il observe, photographie et dont il transcrit, dans son œuvre peinte, les jeux de lumière et les couleurs subtiles.

Jean-Paul Agosti devant le paravent réalisé avec les ateliers Simon-Marq

La technique utilisée fait appel à des verres plaqués, gravés à l’acide partiellement sablés et peints ensuite à l’émail coloré. Elle est le résultat de longs échanges entre l’artiste et le maître verrier Benoît Marq, avec qui il avait déjà réalisé des ensembles de vitraux à l’église de Longuesse (Val d’Oise) et à la chapelle Saint-Joseph de Reims en 2012. Cette œuvre appartient à une série de huit paravents numérotés et signés. » : extrait de la documentation de la Cité du Vitrail.

 

Les rois mages 

« Hermann de Munster est l’auteur de cet ensemble de vitraux pour l’église Sainte-Ségolène de Metz vers 1380-1390. On reconnait sous de grands dais architecturés très allongés, deux rois mages venus rendre hommage à l’Enfant-Jésus en lui apportant de précieux cadeaux : Gaspard à droite porte un ciboire contenant l’encens et Melchior à gauche tient un pot rempli d’or. Le panneau central, manquant, devait représenter Balthazar apportant la myrrhe. Tous trois se dirigent vers la gauche ou l’on devait trouver une fenêtre présentant la Sainte Famille.

Les silhouettes longilignes des personnages, la coquetterie des pieds et coudes sortant du cadre qui créent une profondeur, l’utilisation du jaune d’argent qui enrichit encore cette composition précieuse sont autant d’éléments propres au travail de cet artiste. » : extrait de la documentation de la Cité du Vitrail.

 

Saint Amélie 

« Artiste : Kehinde Wiley.
Réalisation par les ateliers de République Tchèque en 2014.
Au sortir de la salle, ce vitrail interpelle : c’est un des objectifs de l’artiste américain Kehinde Wiley. Le peintre se situe lui-même dans la lignée des peintres de portraits anglais, tel Joshua Reynolds ou Thomas Gainsborough ou le français Jean Auguste Dominique Ingres.

La Cité du Vitrail de TROYES
Insertion de Sainte Amélie dont le tableau se trouve au Louvre. Ce montage permet de visualiser la source d'inspiration de Kehinde Whiley

L’artiste, face à l’absence du corps noir dans les collections muséales, décide de les réintégrer en réinterprétant des œuvres classiques de la peinture, puis de la sculpture. Dans des portraits de taille monumental il applique le vocabulaire visuel, les conventions de la peinture héroïque et du sublime en essayant des figures d’hommes et de femmes de couleur. Il s’inspire de portraits photographiques qu’il prend d’abord dans les rues de Harlem puis dans les grandes villes du monde entier. Il est particulièrement célèbre pour son portrait présidentiel de Barack Obama en 2018.

Ce vitrail fait partie d’une série inspirée des cartons et vitraux du peintre Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867) pour la chapelle Saint-Ferdinand à Paris, commandée par le roi Louis-Philippe en 1842. Kehinde Wiley s’est associé à des ateliers de la République Tchèque pour traduire sa peinture sur le verre. Ici, à la place de Sainte Amelie, reine de Hongrie, l’artiste représente un de ses modèles récurrents, Kern Alexander. L’homme auréolé se tient debout sur un podium à son nom, sous une arcade géminée, bordée de croisillons, rosaces et trèfles à quatre feuilles. L’arrière-plan très orné est coloré, qui s’inspire directement de l’œuvre néo-gothique, contraste d’autant plus avec la figure de l’homme afro-américain, habillé de vêtements contemporains urbains. » : Réf. : documentation de la Cité du Vitrail.

 

La Chapelle

La visite de la Cité du Vitrail se termine en apothéose dans la Chapelle de l’Hôtel-Dieu-le-Comte. L’édifice date du XVIIIe siècle. Il présente d’immenses verrières travaillées pour accueillir des vitraux de très grande taille.

Au fond, l’œil est aspiré par un oculus réalisé par Fabienne Verdier avec le concours de Flavie Vincent-Petit. Ce vortex jaune et bleu reprend les techniques employées par les maîtres verriers aubois du XVIe siècle, à savoir l’usage du Jaune d’argent et de la grisaille. Tantôt bleue profond, blanche ou grise selon la lumière, cette création installée en septembre 2021, illustre parfaitement la capacité des Maîtres verriers aubois à accueillir la divine lumière dans nos établissements publics.

Sur la partie gauche, une verrière monumentale du XVIème siècle restaurée avant d’être présentée au public. Elle provient de l’église de Rumilly-lès-Vaudes actuellement en travaux. Elle restera quelques mois avant de retrouver son édifice d’origine. Elle a été réalisée dans une période de l’Histoire que l’on peut qualifier d’âge d’or de la création du vitrail notamment en terres auboises.

En face, deux vitraux du XXe siècle très audacieux correspondant à une commande refusée en 1935-37 pour la nef de la Cathédrale Notre Dame de Paris. Peut-être était-il prématuré de proposer de l’Art contemporain dans un édifice religieux emblématique ? Les héritiers de Jacques Le Chevalier en ont fait don à la Cité du Vitrail.

 

Face à l’Oculus, à l’autre extrémité du bâtiment, au-dessus de l’autel, un vitrail du XIXe siècle a été créé pour la chapelle de l’Hôtel-Dieu-le-Comte.

Il présente la fondation du dispensaire par le Comte de Champagne. Henry 1er le Libéral est agenouillé, maquette du futur établissement en mains face à des personnes estropiées.

Cité du Vitrail à TROYES - Chapelle
Henry 1er le Libéral à la fondation de l'Hôtel-Dieu-le-Comte