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Les jardins de la Croisière, un terreau social au service du territoire

Les jardins de la croisière sont installés entre la zone commerciale et le parc du Moulin à Tan au 5 chemin de la Croisière à Sens.

Deux activités principales : Une culture maraichère intensive en bio et l’entretien d’espaces verts pour différentes entreprises et institutions. Le Directeur est Monsieur Erik Polreau. Pédagogue, il participe activement à la mise en lumière de cette organisation sénonaise.

Créés en 1995 par la Chambre d’Agriculture, les Jardins de la Croisière étaient initialement une ferme école qui devait répondre à un besoin de main-d’œuvre pour une production intensive de tomates et de concombres à Rousson dans le Villeneuvien. Ce projet initial a rapidement laissé place à une ferme d’insertion, véritable outil de transition vers un retour à l’emploi.

La mission d’insertion

Entrer aux jardins de la croisière dans le cadre d’un contrat d’insertion n’est pas une finalité mais le début d’un retour à l’emploi avec toutes les contraintes que peut représenter une embauche en termes de savoir-être. Même si l’encadrement se montre accompagnant et bienveillant, sa rigueur est un plus pour les entreprises locales qui prennent la suite d’un contrat de 7 à 24 mois au sein de la structure associative. 

Travailler dans le cadre d’une mission d’insertion n’est évidemment pas de tout repos : ramasser des poireaux en période de froid humide ou pointer le matin à 6h en plein été constituent des contraintes réelles pour les salariés. Il faut répondre aux attentes des clients, être rigoureux sur les commandes. Dans le cadre de l’espace vert, les salariés doivent également respecter les consignes de sécurité en fonction du site d’intervention.

Les jardins de la Croisière accueillent des salariés ruraux ou urbains issus d’une grande diversité sur le plan social. Ils viennent principalement des 4 communautés de communes du nord de l’Yonne.

En plus de cette mission d’insertion, l’établissement agricole encadrent des stagiaires des écoles locales aussi bien dans le domaine de la production que de la vente. La structure reçoit également des collégiens qui ne parviennent pas à finir leur cursus alors même qu’ils ont moins de 16 ans. Pendant quelques mois, ils sont alors replacés en mode apprentissage dans un milieu bienveillant mais exigeant.

Les jardins de la croisière ont donc une vocation éducative chez les plus jeunes et répondent à une logique d’insertion des adultes.


Une baguette magique ?

La réussite de cette institution repose sur des encadrants techniques qui sont également de bons managers car ils travaillent de manière collégiale dans l’accompagnement des salariés en insertion. Mais les efforts de l’encadrement prennent tout leur sens lorsque les plus anciens tendent la main aux nouveaux entrants… Un signe que les premiers ne sont plus repliés sur leurs seuls problèmes et se focalisent progressivement sur leurs points forts, mesurant combien ils peuvent être utiles à la collectivité.

Réapprendre à tisser du lien social

Travailler aux Jardins de la Croisière, c’est interagir avec d’autres dans un cadre professionnel. L’objectif est de se reprendre en main et de retrouver de la motivation. Chaque personne en cours d’insertion bénéficie d’un contrat de travail. En contrepartie, elle est tenue de respecter les missions qui lui sont confiées et de progresser en autonomie au fil des mois.
Beaucoup adhèrent et apprécient mais certains ne parviennent pas à suivre.

Le cadre et l’outil

Les jardins de la croisière sont pilotés par des agriculteurs et la structure bénéficie du statut d’exploitant agricole. Au Conseil d’administration, trois agriculteurs représentant la chambre d’agriculture et trois administrateurs de la FDSEA. Le rendement des productions maraîchères est excellent. Il est supervisé par un ingénieur.

Une culture en Bio depuis 1995

  • Pas de pesticides,
  • Respect des saisons,
  • Pas de culture chauffée,
  • Pas d’engrais… 

En contrepartie, la recherche de rendements contraint à ramener beaucoup de matières organiques afin de créer un sol vivant intensif. En effet la terre doit être riche et des apports importants sont nécessaires pour dégager un revenu agricole.

2 modes de production :

  • Les tunnels : ils nécessitent beaucoup de matière organique. 
  • La culture de plein champ : Afin de rationaliser le travail des salariés, il a été choisi d’utiliser des bâches plastique dont la durée de vie est d’environ 10 ans avant d’être recyclées.

Optimiser le rendement des cultures en restant bio contraint à une évolution constante des méthodes de production. Quelques récentes décisions issues de réflexions collégiales : 

  • L’élevage des volailles sur l’exploitation. Il apporte un engrais nécessaire aux productions de légumes de cycle long. 

  • La plantation de haies fruitières en guise de coupe-vent pour limiter le dessèchement de la plaine balayée par le vent. Elles favorisent également les auxiliaires, à savoir les oiseaux qui participent à un écosystème maximal. Ces arbres fruitiers permettront de commercialiser, à moyen terme, des fruits en complément des légumes et des œufs bio. 
  • L’implantation de 12 ruches pour une production de miel et la pollinisation des fruits et légumes. 
  • Plantation de piquets spécifiques pour accueillir les rapaces afin d’endiguer partiellement les mulots de manière naturelle. 
  • Culture de trognes en brise-vent : Véritables emblèmes du monde agricole, elles nourrissaient les vaches quand les agriculteurs n’avaient plus de foin au sortir de l’hiver.

Les jardins de la croisière sont aussi un service d’espaces verts dont la vocation n’est pas l’aménagement d’espaces paysagers ou la plantation de végétaux mais la taille, l’entretien le nettoyage de parties communes pour des institutions comme les gares du nord de l’Yonne ou les bailleurs sociaux. 

Enfin les Jardins de la Croisière participent à des déménagements sociaux ou accompagnent l’institution pour préserver le territoire au travers de chantiers innovants comme la création de fascines (structures légères bâties avec des végétaux issus des sous-bois locaux) pour limiter les écoulements de boues ou l’érosion des cours d’eau au niveau des courbes.

L’association est également partenaire d’élagueurs en local. Sa mission consiste à ramasser les déchets verts dans le respect des contraintes imposées par ses partenaires.

Qui sont les clients de la production maraîchère ?

Les légumes sont vendus sur le marché couvert au centre-ville à Sens et à la boutique au 5 rue de la croisière tous les jours y compris le samedi. Est également organisé un système de panier dans lequel sont glissés des recettes de cuisine pour les légumes atypiques. Ces paniers sont distribués à la boutique, à la ferme de Flo (Évry) et au maquis de Vareilles. 

Les jardins de la croisière distribuent également des paniers solidaires auprès du secours catholique et de la MSA qui les financent pour le compte des familles dans le besoin. 

30% de toute la production est commercialisé en demi-gros : Germinal, Biocoop, cantine, collège, hôpital… 

Le surcoût à la vente n’est pas lié au coût de l’insertion mais à la production en bio. Naturellement le demi-gros bénéficie d’une ristourne qui lui permet de commercialiser des produits Bio de qualité au grand public à un prix raisonnable.

Enfin, Les jardins de la croisière sont membres de bio Bourgogne et du GABY.

Reconnus comme des maraîchers, ils achètent leurs jeunes plans et leurs semences avec les autres maraichers locaux. En boutique, Les Jardins de la Croisière vendent également les produits de partenaires comme les Ruches de Julien ou la brasserie de Sormery.

Des interactions locales indispensables

Les jardins de la croisière sont en quête de nouveaux partenaires entrepreneurs pour l’intégration des salariés au terme de leur transition professionnelle. Des job-dating sont organisés au sein de la structure pour permettre aux entrepreneurs locaux de découvrir des candidats motivés, détenteurs d’un savoir-faire et d’un savoir-être. Des immersions d’une semaine ou deux en entreprises peuvent également être mis en place ponctuellement.

L’association fait également partie d’un ensemble de dispositifs sociaux multiples et complémentaires sur le sénonais. En effet, il existe plusieurs structures d’insertion partenaires des jardins de la croisière comme Pénélope, mobil’Eco mais aussi rebondir pour des missions d’intérim et déclic emploi. 

Enfin, les jardins de la croisière accompagnent les salariés administrativement pour résoudre les freins sociaux comme l’aménagement d’une dette ou la sortie d’une précarité en matière de logement afin de lever des freins et alléger la charge mentale des salariés en insertion. 

Plus d’infos sur les jardins de la Croisière ?


Visitez leur site internet en lien ici.