La réhabilitation vertueuse ou contestée du Patrimoine local

La rénovation de la Tour de l’horloge à Auxerre

Elle a commencé le 06 juillet 2020. Elle semble bien accueillie par les Auxerrois. En effet, cette restauration du patrimoine ancien s’inscrit dans la préservation d’un symbole. À l’été 2022, l’édifice restauré participera, à nouveau, au rayonnement de la cité.

À l’image de Notre Dame à Paris, la Tour de l’Horloge est un monument hautement symbolique pour Auxerre et les décideurs ont assurément la volonté de transmettre le joyau aux générations suivantes. Les habitants suivent les travaux et attendent le retour des trois cloches pour ces vacances de Pâques. Lors de leur dépose mi-décembre, elles avaient ‘soulevé’ la curiosité des badauds. Assurément leur retour sur le beffroi sera perçu comme un événement heureux.

Le centre-ville de Sens à nouveau en travaux.

La seconde ville de l’Yonne connaît également son lot de travaux avec la démolition de l’Hôtel Paris et Poste au pied de la Mairie. La reconstruction d’un établissement moderne et plus haut que l’ancien est assurément le siège de polémiques ?. Ici on reprend le style de l’ancien hôtel restaurant en conservant une forme en U avec une cour ouverte sur la rue. Mais cette modernité a du mal à passer chez de nombreux Sénonais qui étaient attachés au caractère ancien de la bâtisse.

Et nos nombreuses églises, quel doit être leur avenir ?

« Si on les transformait en salles polyvalentes ? »

Il est vrai que la remarque provocatrice de Julien Marquis a soulevé notre interrogation. En effet, les édifices centenaires publics ou privés bénéficient d’un attachement fort, voire irrationnel, de la population. La grande majorité des municipalités s’attache à mener une politique de conservation, voire de restauration quitte à largement grever leur budget de fonctionnement malgré les aides des régions ou de l’État.

Ainsi la restauration de nos églises assèche-t-elle les finances de nombreuses municipalités alors qu’elles restent fermées au public la majeure partie du temps. Un sujet que nous ne manquerons pas de soulever lors de nos prochaines rencontres avec Julien Marquis et Nicolas Bonnet, notre MOF tailleur de pierres icaunais…

N’est-il pas urgent de penser autrement à la gestion de nos édifices en les replaçant au centre de la vie des habitants tout en respectant leur caractère sacré ?

Sous l’impulsion de quelques Amoureux du Patrimoine, la rénovation des châteaux s’inscrit de plus en plus dans une logique économique en s’ouvrant à de nouvelles clientèles…
Nos églises suivront-elles cette même trajectoire ? Nos élus y seront-ils contraints ?

Le cas ‘particulier’ de l’Abbaye de Pontigny

L’Abbaye de Pontigny tombe sous la gestion d’un groupe privé. Certes, les célébrations religieuses y garderont leur place mais la Fondation Schneider sera libre d’en faire un centre de profit dans l’indifférence générale. Doit-on penser que la population se montre prête à une nouvelle gestion de nos édifices sacrés, fussent-ils de premier plan ? L’intérêt économique du projet de cette fondation n’est-il pas une voie vertueuse pour la préservation durable de nos belles pierres ? Une marche est engagée semble-t-il !