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Ervy-le-Châtel, une porte auboise sur le monde médiéval

2021 04 17 - Ervy-le-Châtel dans l'Aube-19

Le blason de la commune d’Ervy-le-Châtel : d’azur à la porte de ville du lieu, dite de St Nicolas, d’argent, les deux tours latérales chargées chacune de trois croisettes pattées de sable.

Mairie d’Ervy-le-Châtel
9 Boulevard Belgrand
10130 Ervy-le-Châtel
Tél. : 03 25 70 50 36
www.ervy-le-chatel.fr

Selon les données INSEE, la population est globalement stable depuis les lendemains de la première guerre mondiale. Malgré la disparition de la voie ferrée, cette petite ville rurale de 1167 habitants (recensement de 2018) pourrait voir sa population évoluer dans les années à venir.

En effet, cette cité de caractère offre aux habitants, un cadre de vie et un environnement privilégiés qui ne manquent pas d’atouts pour séduire des néo-ruraux en télétravail. Elle est située entre Troyes et Auxerre, à 15 kms de Saint-Florentin en Pays d’Othe.

À 161 mètres d’altitude, elle est posée sur un promontoire qui offre un point de vue saisissant. La ville présente quelques monuments classés ou inventoriés ; l’église Saint-Pierre-ès-Liens, la Porte Saint-Nicolas et la Halle circulaire. Outre la dernière porte médiévale de l’Aube, elle a gardé le charme de ces belles cités de caractère respectueuses de leur Histoire et conservatrices des ruelles et remparts de l’ancien temps. Après une première visite et fort de la lecture du site de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine d’Ervy-le-Châtel, nous y sommes retournés en famille pour le plus grand bonheur des enfants.

Cette page vous est offerte par AubYcom

L’Ervisiade (1) – La Halle circulaire

Ervy-le-Châtel se trouve sur les restes d’une ancienne place forte détruite par les Bourguignons en 1433. Dépourvue de ses fonctions militaires, la cité a connu un passé tourné vers l’Artisanat et le commerce. Comme les autres villes du Pays d’Othe, Ervy-le-Châtel n’a pas manqué de vivre de l’agriculture et de l’exploitation des ressources naturelles tirées des terres et des forêts locales.

Dans ce contexte est née la halle circulaire en 1836 et 1837. Bâtie avec des matériaux locaux sur les anciennes douves du château, elle représente une structure légère alliant couverture en feuilles de zinc, briques et piliers de bois posés sur des soubassements en grès. Atypique par sa forme, la halle a occupé un rôle central dans la vie de la commune malgré une petite surface longtemps décriée.

De Mairie en Tribunaux, elle abrite aujourd’hui une antenne de l’Office de Tourisme local… comme un symbole de l’évolution de la Cité.

Nous n’avons pas encore eu le loisir d’entrer dans cet édifice inscrit à l’inventaire des Monuments Historique en 1947. Mais la documentation évoque la présence, au rez-de-chaussée, d’un plafond suspendu remarquable réalisé en bois de châtaignier par le compagnonnage. La seule photo glanée sur le Net nous vient du site de l’Office de tourisme du val d’Armance. Elle montre, en effet, une réalisation tout à fait remarquable.

(1) Terme usité par son architecte NICAS de Bar-sur-Seine (source et infos complémentaires sur le site de l’ASPEC)

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La Porte Saint-Nicolas nous conte son Histoire

Vue de l’extérieure, la dernière porte auboise du XIIIème siècle nous montre des allures défensives. A l’aplomb d’un fossé de 5 mètres de profondeur, il est aisé de l’imaginer dominant l’ancien pont levis remplacé par un pont moderne à trois arches partiellement enseveli par le rebouchage des douves.

Porte Saint-Nicolas, vous êtes sûr ? Pour ne laisser aucun doute, l’ASPEC a fait sculpter l’illustre personnage posé dans la niche prévue à cet effet. La crosse en main ; à ses pieds, les enfants sauvés du baquet de salaison du boucher devenu le père Fouettard. À l’entrée de la porte, à droite, la prison qui servait initialement à accueillir les prisonniers déplacés entre deux lieux. Au dessus de nos têtes, le chemin de herse. Sans nul doute, les dimensions médiévale et guerrière se révèlent aux premiers regards.

A l’inverse, les origines défensives de l’édifice sont nettement moins évidentes depuis le centre-ville car des travaux ont eu vocation à aménager le bien au service de la collectivité. Comme l’indique le panneau de rue sur la quatrième photo ci-dessous, la porte Saint-Nicolas fît office de mairie mais certaines inscriptions dans la pierre révèlent qu’elle fût longtemps un lieu de justice.

Enfin, tout en haut du toit à quatre pentes, le campanile. Sa cloche sonnait les marchés 2 fois par semaine. A n’en point douter, la Porte Saint-Nicolas nous révèle son histoire sous réserve de se saisir des clefs tendues par quelques passionnés d’Histoire.

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La Chapelle Saint-Aubin – Quand la lépreuse perd les Os et reste en mal de reconnaissance

En venant de Courtaoult, vous découvrez l’un des plus anciens Monuments Historiques d’Ervy-le-Châtel. Magnifiquement restaurée par l’ASPEC et la générosité du peuple, elle date de 1190 mais elle n’est ni classée ni inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques. Et pourtant, elle porte un pan de l’Histoire d’Ervy-le-Châtel.

La Chapelle a vraisemblablement été dédiée à Saint-Aubin dès sa construction. Initialement, elle se trouve plus à l’écart du bourg et de la route au sein de la maladrerie. Un espace clos dans lequel on place les personnes frappées de la lèpre ramenée d’Orient par les Croisés. En ces temps anciens, on est vite suspecté d’être contagieux et les maladies de peau contribuent à l’isolement dans ce domaine constitué de petites maisons autour de ladite chapelle. Jusqu’en 1695, ce lieu reculé de la cité accueille les victimes des grandes épidémies comme la peste.

La Chapelle déménage !

En 1770, on implante un cimetière hors les murs de la ville Un édifice religieux doit y trouver sa place. La Chapelle Saint-Aubin est alors démontée et remontée en ce lieu. Les os du cimetière de la maladrerie sont alors exhumés pour être ramenés dans ce nouveau cimetière. En 1833, ce sont les os de l’église de la cité qui rejoignent ce cimetière. En 1872, la chapelle et le sol sont cédées à la famille Contassot en reconnaissance du dévouement du maire d’Ervy, Edme Adrien Contassot décédé 3 ans plus tôt. Mais en 1988, les propriétaires du Château d’Ervy font don de la Chapelle à la municipalité. Et les ossements de la famille Contassot sont alors exhumés pour intégrer l’actuel cimetière.

La Chapelle est partiellement consolidée et le cimetière transformé en un joli parc public flanqué de 4 chênes centenaires. En 2009, l’Association de Sauvegarde du Patrimoine d’Ervy le Chatel (ASPEC) est créée pour la restauration de cet édifice Historique. Sous l’égide de la Fondation du Patrimoine, la générosité anonyme des particuliers et des entreprises permet alors la rénovation de la Chapelle Saint-Aubin dans les règles de l’Art. Plus d’information sur l’Histoire de la Chapelle sur ce lien.

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L’église Saint-Pierre-ès-Liens

Elle a été construite au XVème siècle avant d’être partiellement détruite lors de l’attaque des Bourguignons en 1433. Elle dispose d’un très grand nombre de statues et de vitraux remarquables du XVIème siècle, ces derniers faisant l’objet de restaurations remarquables. De style gothique, elle mesure 53 mètres de long sur 20 mètres de large. À flanc de colline, elle domine la vallée de l’Armance et participe superbement au flamboiement de ce piton fortifié.

Cette église du centre bourg était initialement une collégiale qui abritait un ensemble de clerc ou de prêtres en lien direct avec la Maison Dieu, institution au service des pauvres et des pèlerins.

Institution principalement financée par le seigneur local, elle constituait également un lieu de sépulture familiale. Le peuple n’y avait donc pas accès jusqu’au début du XVIIIème siècle. L’église est alors devenue paroissiale accueillant un modeste cimetière qui devait déménager en 1770 pour des raisons de places et d’hygiène.

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Saint-Roch, Patron de la Cité

Saint-Roch est né à Montpellier entre 1348 et 1350. Orphelin à 17 ans d’une famille riche et puissante, il fait donation de ses biens aux pauvres et part en pèlerinage pour Rome. Lui sont attribuées de multiples guérisons miraculeuses au fil de son chemin. En effet, la peste fait rage et Saint-Roch dispense des soins tout en s’appuyant sur sa foi recourant à la croix de manière ostentatoire.
A son retour de Rome, il finit, lui aussi, par être victime du terrible fléau. Alors qu’il se réfugie en forêt pour lutter contre le mal, apparaît une source miraculeuse. Le chien d’un riche bourgeois vient également le secourir en lui apportant du pain chapardé chaque jour. Au final, Saint-Roch reprend la santé aidé par la source, le chien, son maître et le passage d’un ange providentiel. Reprenant sa route au service des malades il est arrêté et emprisonné sous couvert d’être un espion. Il ne révèlera son identité qu’à la veille de sa mort respectant ainsi le vœu d’anonymat du pèlerin. Une procession sera alors organisée pour accompagner le Saint homme dans sa dernière demeure.

L’Histoire d’Ervy révèle des cas de guérison de peste humaine et de pandémies animales suite au culte de Saint-Roch au fil des siècles. On y trouve la Croix de Saint-Roch, deux statues au cœur de l’église et enfin le puits Saint-Roch. Ainsi peut-on considérer que Saint-Roch est le Saint-Patron des Ervytains.

En lisant le chapitre consacré à la Chapelle de Saint-Aubin, vous y découvrez combien la cité s’est vue contrainte d’organiser l’exhumation de ses morts à plusieurs reprises… comme un symbole attaché à Saint-Roch dont les os furent volés avant d’être, eux aussi, transférés vers un havre de paix pour l’éternité. (à Venise – une petite ville d’Italie entre deux « eaux »).

Le Puits Saint-Roch

Le puits est placé derrière l’église du centre-ville d’Ervy-le-Châtel. Il surplombe le jardin médiéval et la vallée de l’Armance.

Quand vous vous rendrez sur le site, vous découvrirez la légende du Jeune page de Marguerite de France, Dame d’Ervy. Vous suivrez sa rencontre avec un pèlerin fourbu et crotté accompagné d’un chien pouilleux.

Vous découvrirez la sanction subie pour son mépris et le vol de pièces d’or au visiteur.

Enfin vous serez soulagé en apprenant que le maléfice sera durablement levé si les ervytains respectent l’engagement d’une procession chaque 16 août à la Saint-Roch. Autre condition : l’eau guérisseuse du puits doit être offerte à la population et aux animaux.

L’association de Sauvegarde du Patrimoine d’Ervy-le-Châtel a restauré le puits et inauguré l’ouvrage le 22 juin 2019. Mais peut-être devra-t-elle se soucier de relancer la Procession afin de ne pas courroucer Saint-Roch et nous guérir des étranges pandémies qui frappent la population depuis l’an 2019 !!!

Enfin, a la lecture du panonceau placé à côté du puits, les enfants auront la réponse à leurs question : « Pourquoi y-a-t-il un petit chien dans le fonds du puits ? Qui était le pèlerin pauvre et fourbu ? « 

Les remparts et le jardin médiéval

Bienvenus aux Icaunais et sus aux Bourguignons

A l’image d’un certain Jacques Ouille, la seule évocation des Bourguignons a du irriter les ervytains pendant quelques siècles. En effet, sur l’ordre du Duc Philippe le Bon, ils détruisirent, en 1433, le château fort d’Ervy-le-Châtel ne laissant derrière eux que des remparts et des restes éparses de fortifications.

Quelques siècles plus tard, la ville conserve, malgré tout, les stigmates d’une vie médiévale. Les ervytains ont pris l’habitude de commercer avec les icaunais installés à une quinzaine de kilomètres de la cité. Ces derniers sont donc les bienvenus (me semble-t-il ) !

Face à la porte Saint-Nicolas avant d’entrer dans le centre-ville, prenez un petit chemin sur votre gauche. Il descend dans la vallée de l’Armance,. Vous découvrez le jardin médiéval. En le remontant, vous vous trouvez derrière l’église et passez devant le Puits Saint-Roch.

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Les ruelles ou venelles

Certaines ont un drôle de nom, d’autres rendent hommage à des illustres inconnus. Ces ruelles sont parfois courtes et cheminent entre deux jardins. On parle alors de venelles. Elles participent assurément au charme de la cité. Elles aspirent les enfants vers des issues inédites et participent au plaisir de la visite.

Un circuit de randonnée est réservé au parcours des ruelles et venelles d’Ervy-le-Châtel. Retrouvez-le en cliquant sur ce lien.

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L’ Hôpital-Hospice – La Maison Dieu

Au centre du bourg, la charité !

Comme de nombreuses villes, Ervy-le-Châtel offre l’hospitalité aux voyageurs, aux malades et aux guerriers de passage. La Maison Dieu existe déjà en 1394. Elle accueille les pauvres et les malades qui peuvent être soignés ou accompagnés. Ceux frappés d’un mal incurable et contagieux sont dirigées vers les maladreries. Dans ces lieux, on y dispense surtout la charité en bon chrétien. C’est surtout un toit pour ceux qui ont faim.

Certains bâtiments sont aménagés pour recevoir les enfants à qui l’on dispense de l’enseignement. On y vit de la charité chrétienne qui permet la subsistance au moyen-âge.

Mais au sortir de la période féodale, les hôpitaux souvent ruinés par les guerres à répétition passent sous gestion d’un administrateur laïc nommé par la population. La Maison Dieu d’Ervy devient un hospice au lendemain de la première guerre. Elle bénéficie de travaux importants en 1960 et à partir de 1992. C’est aujourd’hui un EHPAD qui propose 125 lits.

A Ervy-le-Châtel, les anciens se trouvent donc dans une position centrale, les rues et les maisons se déployant autour de ces bâtiments qui constituent l’hypercentre, au pied de l’église.

La Maison du Vitrail – de l’ombre à la lumière

Ancienne prison d’Ervy-le-Châtel, ce lieu culturel est un outil d’éveil remarquable pour les plus jeunes qui découvrent un savoir-faire. Nait en eux, une soif de visiter les églises locales afin d’y retrouver ces petits morceaux de lumière qui ont nourri leur chemin vers la connaissance.

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Visitez la Maison du Vitrail en cliquant sur la vidéo ci-dessous

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Ervy-le-Châtel sous un autre angle

Parmi les nombreuses vidéos d’Ervy-le-Chatel, nous avons craqué sur celle de Luc Maréchaux en lien ici. Vue du ciel, elle nous dévoile une ombrelle couleur zinc qui nous fait regretter de ne pas être un oiseau.