D’Arthonnay et les trois Moulins à eau icaunais

Les chevaliers de l’eau vous citent leur nom légendaire : Arthonnay, Vaudeurs, La Postolle et Villevallier. Sont-ce les mousquetaires de l’Yonne ou les dernières implantations des Moulins de l’eau ?

Ahhh Monsieur Rostignac, je sais que la réponse tiens dans votre fourreau. Nul nécessité de sortir la dague ! Laissez couler sans verser le sang !!! Ce sont bien les lieux des dernières éoliennes Bollée du territoire. Certes, celle de Villevallier voyait son cheval d’acier corrodé par le temps. Il fallait donc du Sens pour un voyage vers le Moulin à Tan. Magnifiquement restaurée, elle surplombe ce lieu largement irrigué. Cantonnée à sa valeur historique, elle observe l’eau couler sans y contribuer.

De l’éolienne Bollée vers la ‘Machine à lover’

Initialement cette éolienne inventée par le Français Ernest-Sylvain Bollée permettait de pomper l’eau des profondeurs pour la stocker dans des réservoirs en proximité des lavoirs. Sur les 350 exemplaires produits entre 1872 et 1933, il n’en resterait qu’une soixantaine. Celle du Moulin à Tan a fait l’objet d’une restauration remarquable. Au pied de sa nouvelle implantation, de multiples photos et explications à destination du public. Elle se distingue par sa taille : l’aéromoteur mesure 5 mètres de diamètre contre 2,6 mètres pour celui de la Postolle et 3,5 m pour Vaudeurs.

Les éoliennes Bollée furent mises au chômage par les réseaux d’assainissement. Elles avaient pourtant un véritable rôle social avant que l’on se mette à laver son linge sale en famille, que l’on pratique le replis sur soi, sur le couple, et le foyer.

Le réseau sanitaire venait donc à bout du premier réseau social, celui des lavandières de nos villages. Facebook, Twitter, Insta, ne sont donc que les descendants de nos éoliennes Bollée dont trois spécimens trônent sous ces quelques lignes !

Lecteur de l’Yonne en Tête, prends garde ! Si tu ne viens pas à Arthonnay, Arthonnay ira à toi à la faveur d’un prochain article.