L'Aube, l'Yonne et le Loiret

Découvrez notre territoire, les entreprises, les artistes et les lieux qui en font la richesse

Latest Recipes

Latest Tweets

Le Réveil de Chablis

La ville semble dormir encore

Il est 04h00, c’est le départ de Villeneuve l’Archevêque pour Chablis. Sur la route, de nombreux gibiers totalement déconfinés. Arrivée à 5h00 sans encombre à Chablis qui semble endormie. Les lumières dessinent les rues et les oiseaux enchantent cette fin de nuit qui s’étiole progressivement au bénéfice d’une lumière rosée.

Enfin le soleil triomphe. Derrière la colline, je ne le vois pas mais sa course illumine progressivement Chablis. Une vague avance alors que la boule de feu contourne le mont sur lequel je me suis installé pour prendre de la hauteur. Ça y est, l’emprise est totale. C’est autour des piquets métalliques des vignes de s’illuminer. Il n’est pas encore 7H30, on entend les premiers tracteurs et je perçois un véhicule utilitaire qui monte dans ma direction.

Réchauffement climatique et chaleur portugaise

Vu de loin, Graciosa et José ressemblent à deux points rouges qui oscillent de bas en haut le long de lignes vertes répétitives. Madame travaille dans les vignes depuis 1980. Mais José a commencé en 1968 dès son arrivée en France à l’âge de 15 ans. Depuis 1972, il est tâcheron pour le Domaine Long Depaquit. Il se souvient des vendanges de l’époque : « Je me suis vu vendanger sous la neige le 15 octobre« .  » En 2020, si on compte 100 jours entre la floraison et la récolte, la vendange aura lieu le 30 août prochain et sera bouclée entre le 02 et le 05 septembre »… Sacré changement pour cet homme de la terre qui nous parle avec chaleur de sa vie chablisienne.

« En ce moment on relève les vignes pour que le tracteur n’accroche pas les baguettes quand il passe avec le rogneur. Pour les travaux de la vigne, on compte bien 15 jours d’avance par rapport à l’année dernière ». Alors même si la presse locale parle des soucis des vignerons touchés par les mesures sanitaires, les grappes de fleurs sont belles et prometteuses.

Avant de quitter José, on parle de la santé et des soucis du moment. Enfin, on glisse sur le club de foot local, et de son joueur vedette, Maxime Poitevin. José se souvient qu’il n’est entré à l’US Chablis qu’en 1974. « Le père avait peur que je me casse une jambe et que je ne puisse pas travailler. Alors j’ai attendu qu’il reparte au pays pour m’inscrire ».

Un début de semaine sous le soleil et sous la chaleur d’un homme qui vous parle de Chablis avec Amour et gentillesse, comme un ami qui vous donne des nouvelles rassurantes. L’an prochain, Graciosa devrait prendre sa retraite. Le couple raccrochera les gants. José aura passé 53 ans au service de notre plaisir, participant modestement à la culture d’une fierté icaunaise.

Nos viticulteurs icaunais sont naturellement les bienvenus sur nos pages. Nous restons à leur disposition pour relayer leur actualité et faire connaître leur Savoir faire.