L'Aube, l'Yonne et le Loiret

Découvrez notre territoire, les entreprises, les artistes et les lieux qui en font la richesse

Latest Recipes

Latest Tweets

Aux côtés de Sandra Amani sur le chemin des légendes

Ces derniers jours, la romancière Sandra Amani dédicaçait ses ouvrages à la boutique l’Eclektic à Noyers-sur-Serein. Un exercice qui lui va comme un gant. En effet, Sandra aime le contact avec ses lecteurs. C’est aussi l’occasion de retrouver Christelle Seguenot, une commerçante atypique dont la boutique éclectique se situe à deux pas de la porte peinte.

Dans la peau de la Princesse de Noyers.

De blanc vêtue, Sandra a des allures de Princesse… Pas franchement la tenue idéale pour gravir les 374 marches de la belle histoire. Mais l’auteure veut s’imprégner de la légende locale. A nos côtés, elle part à l’assaut du château de Noyers.

Elle se rend au belvédère après avoir investi chaque pièce imaginaire du château perdu. Sur le retour, elle franchit la Porte de Venoize et file vers la rue franche avant d’ouvrir la porte secrète qui participe aux festivités du 14 juillet.

Au lendemain du Gargouillosium, nous avons croisé quelques pierres issues de mondes imaginaires. Certes, je suis resté en retrait mais, assurément, j’ai surpris ces monstres fascinants chuchoter quelques contes à l’oreille de Sandra Amani. Ceci n’est donc pas une légende, Sandra nous touche car elle puise son inspiration fantastique dans les pierres et forêts d’un territoire qui la passionne et nourrit notre quotidien.

L’Histoire de la Princesse nucérienne

Sandra est toujours en quête des contes et légendes du territoire. Elles nourrissent la sagesse populaire et cultivent notre imaginaire. Voici l’Histoire qui a porté nos pas à l’assaut du château de Noyers :

Un jour, les habitants de Noyers implorèrent leur châtelaine, en priant pour que le Seigneur, son époux, accorde un allègement de leur servage.

Dame ! Supplièrent-ils. Soulagez notre misère et nous vous en serons pour toujours reconnaissants !

La jeune femme, aussi douce que belle, accepta de parler à son mari, espérant faire naître la pitié dans le cœur de pierre de cet homme qu’elle craignait plus que tout.

Soit, concéda celui-ci. Je ne peux rester de glace devant de telles supplications. Mais il vous faudra lancer une boule depuis le seuil du château en présence de tous les villageois. L’espace parcouru par le projectile sera converti en rue franche.

J’accepte volontiers, mon Seigneur, répondit la châtelaine, tombant à ses genoux pour le remercier de sa bonté.

Une dernière chose, ajouta l’homme cruel. Vos cheveux devront être votre unique vêtement si vous voulez que votre geste soit reconnu. A présent, faites comme bon vous semble. Je vous laisse libre de vos actes.

Il quitta la pièce dans un grand éclat de rire, ravi de la plaisanterie qu’il venait de faire. Les larmes qu’elle ne manqua pas de verser abondamment le laissèrent indifférent.

Pourtant, la noble dame se releva et, n’écoutant que sa bonté, elle dénoua ses blonds cheveux, puis, sans hésiter une seule seconde, se débarrassa de sa robe. Ensuite, tâchant de préserver comme elle le pouvait sa pudeur, en défiant tous les regards, y compris celui de son mari, elle parut à la porte du château, entièrement nue. Elle ordonna qu’on lui apporte une boule. Elle la prit à deux mains et la lança le plus loin possible, sous les yeux émerveillés de tous les habitants du village. Les hommes, hypnotisés par la vue de ce si beau corps, crurent que Vénus était de retour parmi eux pour les sauver. Le seigneur, admiratif, contemplait sa femme avec tendresse, comme s’il la voyait pour la première fois.

Ma mie, lui dit-il. Devant tant de noblesse et de courage réunis, je ne peux que vous féliciter avant de me plier à vos moindres désirs. Je décrète donc qu’une rue franche verra le jour à Noyers. Ceux qui y demeureront seront dispensés de l’impôt.

Une foule en délire acclama la prouesse de la châtelaine et remercia le seigneur pour sa loyauté.

La rue franche le resta jusqu’à la Révolution.

Depuis lors, chaque année, les habitants de cette rue disputèrent une partie de boules le jour anniversaire de ce jour mémorable en hommage à la noble dame qui leur était venue en aide. Celui qui envoyait la boule le plus loin était déclaré vainqueur.

Aujourd’hui, tous les 14 juillet, les Nucériens commémorent cet événement en lançant trois boules de bois sur les pavés. Le but est qu’elles franchissent la Porte de Tonnerre.

Retrouvez les ouvrages de Sandra Amani

Rendez-vous :

– à la boutique l’éclektic de Noyers,
– dans toutes les bonnes librairies et
sur le site de son éditeur, Temps impossibles en cliquant sur ce lien.