Tel l’Amour, je traverse les siècles

J’ai eu ouï-dire que les collégiens m’ont acclamé debout ce dernier vendredi 15 avril en cette belle ville de Sens. A leurs côtés, du haut des tribunes, les amateurs étaient également présents et se joignaient généreusement aux applaudissements. Baptisé le 26 avril 1564, on me dit mort un 23 avril 1616. Et pourtant, 406 ans plus tard, Roméo et Juliette témoignent que je suis en vie, que je suis en vous, moi William Shakespeare.

Une œuvre intemporelle

Ma très chère Juliette, avec la Compagnie Chouchenko, tu as passé de nombreuses heures à mettre en scène cette pièce de Roméo et Juliette. L’adaptation avec les mots du XXIème siècle a ébranlé un public qui n’a pas manqué de rire généreusement lors des échanges entre Mercutio et la Nourrice.

Mais tu t’es entourée des meilleurs pour respecter les différents registres auxquels j’ai toujours été attaché. Merci pour cette représentation de l’Amour et du Macabre. Ils rappellent le contexte de l’écriture de cette pièce. Londres était alors en proie à une peste bien plus dévastatrice que l’épidémie subie par votre monde depuis 2019. La fatalité défaisait l’Amour et unissait les sentiments dans le tombeau comme ma Juliette et mon Roméo.

Bravo ma chère Manon pour cette tournée, de Monaco à Fontainebleau en passant par Casablanca et Biarritz. Elle s’achève dans ce joli théâtre de Sens implanté sur l’ancien cimetière de l’Hôtel-Dieu.

Sous les ovations du public, les planches et les pierres de l’ancien château de Noslon ont tremblé, faisant de ce beau théâtre municipal, the place to be in Sens.